Le « jour d’après » pour l’entreprise…
Bien que ce titre puisse prêter à sourire, il s’agit bel et bien d’une réalité. Le 17 mars 2020, entreprises et salariés devaient s’organiser rapidement pour répondre aux recommandations du gouvernement face à la menace du Covid-19. Alors que pour de nombreux dirigeants le télétravail était une organisation totalement impossible à adopter, cette méthode de travail s’est pourtant révélée être une (bonne) solution. En effet, durant de longues semaines, la majorité des lieux de travail ont été désertés au profit du home-office, et la crise sanitaire a clairement démontré les limites de la fameuse expression “métro-boulot-dodo”.
Alors, le Coronavirus a-t-il eu un impact sur les entreprises et leur organisation ? De quelle manière ? Les bureaux sont-ils remis en cause ? De nouveaux paramètres sont effectivement à prendre en considération, et de nombreuses entreprises planchent déjà sur leur nouvelle organisation après Covid-19.
Focus sur les nouvelles aspirations des dirigeants.
Covid 19 : quand la crise accélère la mutation du travail
Depuis déjà de nombreuses années, les collaborateurs des entreprises font face à de grands changements en termes d’organisation des espaces de travail. Après l’open-space un peu délaissé aujourd’hui, c’est le flex-office qui a fait son apparition. Alors, le flex-office, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’une nouvelle vision plus collaborative du travail, apparue comme une évidence suite au phénomène de nomadisation grandissant. En clair, les postes de travail ne sont plus attitrés. Terminés les bureaux personnalisés de photos, de souvenirs et de dessins d’enfants. Les postes sont désormais partagés. En effet, de nombreux collaborateurs ne sont pas présents constamment en entreprise, à l’image des commerciaux souvent en déplacement. Si à cela, on ajoute les salariés en arrêt maladie ou en congé, ce sont de nombreux postes qui se retrouvent vacants et qui constituent un réel manque à gagner pour les entreprises. Il faut savoir que l’immobilier représente le second poste de dépense le plus important, après les salaires.
Avec la crise sanitaire et la mise en place du travail à distance, ce phénomène s’est accentué.
Même si de nombreux travailleurs ont repris le chemin du travail, certains sont restés en télétravail, à temps plein ou à temps partiel. Ce sont donc de nouveaux espaces inoccupés qui attendent preneur en entreprise. Certains dirigeants convaincus par le home office souhaitent même utiliser l’argent réservé pour les locaux sous forme de primes ou d’aménagement d’espaces à domicile. Le télétravail deviendrait-il la règle et la présence au bureau l’exception ? Pas encore, mais une chose est sûre, ces nouvelles aspirations obligent les dirigeants à réfléchir à une nouvelle organisation.
La fin des bureaux en entreprise ?
Alors, la crise sanitaire aura-t-elle mis fin aux bureaux en entreprise ?
Pas vraiment, il s’agit plutôt de nouveaux usages qui seront faits des locaux existants, au profit d’espaces collaboratifs, de créativité et de réunions. Les entreprises recherchent aujourd’hui des espaces plus petits, ou modulables.
En effet, la crise sanitaire n’est pas encore totalement derrière nous, et les dirigeants doivent pouvoir faire face rapidement à de nouveaux aménagements de bureau ou à de nouvelles règles sécuritaires de distanciation. Les surfaces et le mobilier réversibles et modulables sont donc très recherchés : des bureaux qui se déplacent facilement, des tables qui s’ajustent, des cloisons amovibles… les idées ne manquent pas !
Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas un lieu commun où les salariés se réuniraient pour des réunions, des réflexions et des moments de créativité. Le bureau ne serait donc plus un lieu de travail individuel, mais collaboratif. La crise a d’ailleurs réaffirmé son importance, mais cette fois comme lieu d’échange. Un véritable hub collaboratif en somme !
Covid-19 : des espaces plus petits après la crise
Avec de nombreux collaborateurs en télétravail et la montée en puissance du flex-office depuis déjà quelques années, les entreprises ont désormais un rapport différent avec le nombre de mètres carrés.
En effet, la surface est un élément qui leur coûte cher, alors si elle est inutilisée, à quoi bon ?
Les espaces de travail n’ont plus besoin d’être aussi grands. Il faut donc réévaluer la surface nécessaire. Un calcul pas si simple puisqu’il faut prendre en compte de nombreux éléments, comme les règles sanitaires actuelles, le nombre de salariés en télétravail, le nombre de collaborateurs souhaités simultanément dans les locaux, sans oublier la culture d’entreprise, et sa stratégie à court et moyen terme.
Jusqu’à présent la norme voulait également que l’entreprise ait une adresse, en centre-ville idéalement par exemple, avec des services à proximité (restaurants, transports, commerces, etc.). Un coût non négligeable pour les dirigeants, qui avec l’expérimentation concluante du home office, effectueront leur recherche de bureaux d’une manière totalement différente. En effet, le prix au mètre carré peut rapidement grimper dans certains quartiers.
Il est également important de signaler que la crise économique a affaibli de nombreuses entreprises, qui par contrainte budgétaire, seront forcées de revoir l’organisation de leurs espaces ou leur recherche de locaux. Certains dirigeants revoient déjà leur demande à la baisse et alors qu’ils cherchaient des immeubles de 10 000 mètres carrés de surface, reviennent sur leur décision et divisent par deux leurs exigences. Certaines entreprises se dirigent vers la location de bureaux en espace de coworking, quand d’autres souhaitent réduire les espaces de travail en interne. Ces deux éventualités sont désormais à l’ordre du jour, afin de répondre à un certain besoin de souplesse.
Les entreprises veulent désormais des espaces moins grands, des implantations moins centrales, moins de bureaux individuels mais plus de lieux de rencontre.
La tendance est donc à un espace moindre, mais d’une grande diversité (espaces ouverts ou fermés, individuels ou collectifs, à choisir en fonction du besoin des collaborateurs à l’instant T).
Le télétravail qui était alors considéré comme un avantage que l’on octroyait aux salariés, est en passe de devenir la norme dans de nombreuses entreprises. Ajoutée au nomadisme déjà présent et au flex office grandissant, cette nouvelle tendance oblige les dirigeants à adopter une organisation “après-Covid”, avec à la carte des espaces plus petits et donc moins coûteux, mais aussi plus souples et modulables.